Élections : les métropoles contre la France ?

Une France coupée en deux. Au sortir des élections européennes, le constat est une fois de plus implacable. Le vote des métropoles, Paris en tête, s’oppose à celui de la France périphérique et des campagnes. Comme si deux peuples s’affrontaient au sein d’un même pays. Une fracture symbolisée par les résultats des deux premiers partis : le Rassemblement National et la République en Marche. Si les résultats à l’échelle nationale semblent assez ténus – 23,31% pour le RN, 22,41% pour LREM – ils masquent en vérité des disparités énormes.

70% des communes de France ont placé le RN de Jordan Bardella en tête. 76 départements sur 101, soit les trois-quarts. Il recueille en moyenne plus de 27% sur l’ensemble de nos 31 316 villages. Mais seulement 11,3% dans les capitales régionales et même 7,13% à Paris. À l’inverse, le parti de Macron capitalise sur la population des grandes villes : 33% des votes à Paris, 28,6% de moyenne dans les capitales régionales. La polarisation des votes fait une victime indirectement : les Républicains, qui s’écroulent à 8,48% au niveau national. La chute est vertigineuse à Paris, où le vote En Marche pour Nathalie Loiseau s’est emparé de tous les quartiers traditionnellement dits « de droite », à l’ouest de la capitale. LREM y réalise des scores à plus de 40%.

Le vote bourgeois, de droite et de gauche, s’est rallié massivement à Emmanuel Macron. À l’inverse, 40% des électeurs du RN sont ouvriers. Cette opposition sociologique, doublée d’une opposition géographique, est un danger mortel pour l’unité de notre pays et l’avenir de notre nation. Les médias politiquement corrects commencent à reconnaître les dangers d’une immigration massive pouvant mener à la guerre civile – le « demain, face à face » de Gérard Collomb. Mais il n’y a pas seulement un problème de fracture avec les banlieues islamisées, dont certaines ont déjà commencé à voter massivement pour le parti musulman qui s’est présenté aux élections européennes. Une autre division est à l’oeuvre en France. Celle matérialisée dans la rue par les Gilets Jaunes, dont la mobilisation initiale s’est faite contre le matraquage fiscal et les politiques hors-sols imposées depuis Paris.

Le pourrissement de la situation a permis à Emmanuel Macron et En Marche de passer pour le « parti de l’ordre » lors des européennes. Engranger suffisamment de voix pour dire « nous ne changeons pas de ligne ». Mais en vérité, rien n’est réglé. Et la fracture se creuse chaque jour davantage au sein de notre pays, entre les villes et les campagnes. Sans compter les départements d’outre-mer, éternels oubliés des politiques nationales, où le RN réalise parmi ses meilleurs scores – 45% à Mayotte ! Alors, que faire ? Repenser le système électoral français. Le mode de scrutin. En forçant, par une nouvelle répartition des votes, plus représentative de l’ensemble du territoire français, les « élites » à sortir de leurs bulles urbaines. En contraignant les politiques, pour se faire élire, à penser « nation » et « peuple français » plutôt que « métropoles » et « intérêts transnationaux ».

Lors des élections au niveau national, pourquoi ne pas faire de la France un ensemble de circonscriptions à conquérir, ou prendre en compte cette conquête de circonscriptions dans un système impliquant une bonne part de proportionnelle ? Des circonscriptions à l’échelle cantonale ou départementale, au plus près des Français et de leurs réalités quotidiennes. De sorte qu’un homme politique souhaitant être élu dans un scrutin à l’enjeu national ne pourrait plus se contenter de satisfaire les aspirations des grandes villes, au prétexte que les voix récoltées y sont suffisamment nombreuses.

Cela présenterait un quadruple avantage :

— tenir compte de l’ensemble des parties du territoire national, et des Français qui y vivent ;

— valoriser l’échelle locale et indirectement le principe de subsidiarité ;

— ressouder les Français, de plus en plus divisés entre quelques métropoles et la grande majorité du sol français ;

— faire le choix le plus rationnel possible, en évitant de tout miser sur les métropoles au détriment du reste du territoire national – qui sait de quoi demain sera fait ?


Ce système représentatif fonctionne déjà dans un pays comme les États-Unis. En 2016, tandis qu’Hillary Clinton engrangeait les voix des métropoles mondialisées, avec le soutien de la quasi-totalité des médias, Donald Trump parlait à l’Amérique des oubliés. De moins en moins nombreuse numériquement, au fil des vagues d’immigration, mais préservée dans ses droits et son identité par la Constitution des États-Unis. La démocratie américaine a été construite de telle manière qu’une minorité géographique ne puisse pas imposer sa volonté à l’ensemble du pays. Afin que les villes côtières tiennent compte, de gré ou de force, de l’immensité continentale hors de leur vue. Au fil des ans et des élections, la même nécessité s’impose de plus en plus gravement à nous, entre Paris et la France périphérique, les métropoles et les campagnes.

D’autres pays européens disposent également d’un système électoral plus complexe que le nôtre. L’Italie par exemple. Et les Italiens semblent s’en sortir. Face à la crise de confiance actuelle et à la fracture entre le peuple et ses dirigeants, l’essentiel d’un mode de scrutin ne consiste-t-il pas à montrer à chacun que sa voix peut compter, quel que soit l’endroit où il vit ? Qu’il n’est pas oublié par le pouvoir central ?

Certains responsables politiques de gauche, façonnés par une vie cosmopolite, font encore mine de se soucier de cette fracture pour être élus. Mais le prétendu « mea culpa » ne prend pas. Quand Raphaël Glucksmann, candidat du parti socialiste, reconnaît faire partie d’une élite « plus proche culturellement de New York que de la Picardie », il ne change rien à la situation. Il admet simplement être le problème. Ses 6% récoltés aux européennes ressemblent au reliquat d’un temps révolu. Ses positions globalistes pro-immigration et pro-islam le coupent de la France périphérique et le rapprochent nécessairement de celle de Macron. Un candidat pour lequel il appellera évidemment à voter si besoin est, malgré toutes les prétendues oppositions entre les élections. Notre article-portrait à son sujet : https://damocles.co/raphael-glucksmann-parti-socialiste/.

Reste aux Français à décider de leur sort. Si le système électoral ne bouge pas, ils risquent de continuer à se voir imposer toujours plus de politiques correspondant aux seuls intérêts des grandes villes. Si les « perdants de la mondialisation » ne se réveillent pas, au-delà de manifester chaque samedi, pour montrer qu’ils existent, alors ils disparaîtront complètement des radars publics. Chaque jour, les métropoles aspirent davantage à devenir auto-suffisantes. Seule une révolution électorale pourra mettre un terme à cette marche funeste.

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